Les conseillers en gestion de patrimoine : un avenir incertain

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Un conseiller en gestion de patrimoine, gestionnaire de patrimoine ou gestionnaire de fortune est un professionnel spécialisé en conseil et gestion de patrimoine privé. Son rôle décisionnel ou consultatif consiste essentiellement à intervenir dans la gestion de patrimoine individuel ou familial, incluant le patrimoine fiduciaire ou d'entreprise. Il oriente ses clients fortunés dans la gestion de leurs finances, en leur préconisant le placement d’une partie de leur argent dans les opérations boursières.

Les CGPI risquent-ils de disparaitre ?

Ils sont au nombre de 3014 selon l’étude d’Aprédia et ils s’adressent souvent à une clientèle provinciale. Après une bonne croissance dans les années 1980 et 1990, le nombre des conseillers en gestion de patrimoine s’est stabilisé ces dernières années. Leur part de marché est comprise entre 7 % et 9 % de l'épargne financière, c'est-à-dire l'équivalent du cinquième réseau bancaire en France. Toutefois, le métier souffre de l'environnement réglementaire et fiscal qui l’empêche d’évoluer.

Mais est-ce que l’avenir des conseillers en gestion de patrimoine indépendants (ou CGPI) n’est pas assuré ? Sont-ils voués à disparaître ? Leur mode de rémunération, qui fonde leur modèle économique, a conduit Bruxelles à le rendre transparent. Mais la directive européenne sur les marchés d'instruments financiers, révisée le 26 septembre dernier par le Parlement européen, n’a pu le ménager qu’en partie.

Les CGPI ne dépendent pas de réseaux bancaires ou d'assurances ; ils perçoivent des honoraires versés par leurs clients et touchent aussi des commissions de la part de leurs partenaires fournisseurs en produits de placements. Leur statut hybride a été critiqué afin de procéder à sa réformation. En mars 2010, La Grande-Bretagne a ainsi décidé de supprimer les commissions des « independent financial advisers », les homologues des CGPI. Cette décision à contribué à la disparition de, « 70 % des cabinets indépendants au bout de trois ans selon Philippe Dié, qui exerce à Paris depuis trente-cinq ans.

Pour ce faire Bruxelles a autorisé les commissions, pourvu qu'elles soient énoncées dans le détail aux clients, selon une exigence de « transparence totale ». La mention d' « indépendance » du conseil devra également disparaître, les intermédiaires seront tenus de préciser aux clients s'ils ont procédé à un appel d'offres ou s'ils ont proposé les produits de leurs partenaires habituels.

Cette autorisation n’a pas été appréciée par les CGPI : « Les arguments sur notre manque d'indépendance sont aberrants. Nous sommes là pour faire croître les actifs de nos clients donc nous avons intérêt à leur conseiller les meilleurs supports sinon nous les perdrons », souligne Hugo Benoît, CGPI à Vannes en Bretagne.

Une profession affrontant de nombreux défis

La profession souffre d'un déficit d'image auprès du grand public parce qu’elle n’est pas encore démocratisée selon Jean-Luc Deshors, président d'un groupement de CGPI. « Nos parts de marché stagnent à 6,7 % depuis 1994. » La pression réglementaire constitue aussi un véritable fardeau qui pesant sur leur activité et les empêche d’avancer. Cela leur fera perdre du temps et de l'énergie à répondre aux exigences du régulateur sans apporter des résultats à la clientèle. Ils appréhendent également l'évolution de la fiscalité et pensent qu’ils ne tarderaient pas à languir de cette vision politique court-termiste du gouvernement.

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